BANWARI TRACE A TRINIDAD – LE PLUS VIEUX SITE DES ANTILLES!
Le site archéologique de Banwari Trace fut récemment évoqué au World Monument Watch 2004, un magazine international reconnu qui répertorie les 100 sites les plus menacé au monde. L’article suivant à pour but de soulever l’attention du public sur un vestige important de l’héritage culturel de Trinité et Tobago.
Daté d’il y a 7000 ans, le site archéologique de Banwari Trace, au Sud Ouest de Trinité est le plus vieux site pré-Colombien des Antilles (Rouse et Allaire 1978). Les recherches Archéologiques du site ont mis à jours des signes de migration de populations Archaïque (pré-céramique) venant du continent sud Américain jusqu’aux basses Antilles en passant par Trinité entre 5000 et 2000 avant JC (voir Davis 1993) et a aussi fourni de riches indications quant au style de vie d’un des premiers peuples pré-Colombien à s’être installé dans les caraïbes. De plus, Banwari Trace a dévoilé les restes humains du plus vieux résident de Trinité.

Datation du site de Banwari Trace.
En discutant de ce que constitue la période Archaïque, R. Christopher Goodwin (1978) à souligné trois perspectives différentes: premièrement, l’age Archaïque est défini par l’absence de poterie et la présence de pierres et de coquilles; deuxièmement, l’age Archaïque à un stage de développement caractérisé par une subsistance marine qui a précédé une économie basé sur la chasse (Keegan 1994). Une myriade de sites Archaïque furent identifiés d'un bout à l'autre des Antilles, comme par exemple, à St. Kitts, Nevis, Antigue, aux îles vierges, le long des cotes nord et sud d’Haïti, sur les bancs de rivières et le long de la cote de la République Dominicaine et de Cuba (Keegan 1994; Rouse 1992). En plus de Banwari Trace, plusieurs autres sites Archaïques furent identifiés à Trinité et Tobago, par exemple, Poonah Road, Ortoire, St. John, Chip Chip Hill et Milford. De tous ces sites Archaïques découvert aux Antilles, Banwari Trace est le plus ancien, des tests au radiocarbone indiquent une chronologie vieille d’environ 7000 ans.

La chronologie au radiocarbone suggère la première période de l’occupation Archaïque sur le site de Banwari Trace à environ 6100 à 7200 ans, (Strata 1 et II ou Early Banwari Trace), tandis que la deuxième partie, l’accumulation d’un dépotoir (Stratum III ou Late Banwari Trace) a probablement duré de 4100 à 3500 avant JC (Boomert 2000). La datation du site de Banwari Trace est de plus mise en avance par la présence de coquilles d’eau douce dans les couches inférieures, datant de l’époque précédant le détachement de Trinité du continent par la montée du niveau de la mer après l’époque glaciaire (Rouse 1992).

Banwari Trace, des signes d’une migration Archaïque dans les Caraïbes.
La datation du site de Banwari Trace est très importante pour la compréhension des mouvements migratoires des populations archaïques d’Amérique du Sud jusqu’aux Caraïbes. Etant donné que des cultures apparentés aux Archaïques furent trouvés sur le continent Sud Américain, sur une distance indéfini de chaque cotés du delta de l’Orinoco au nord Est de l’Amérique du Sud (Rouse et Cruxent 1963: 58-59), il est communément admis qu’il fut le lieux d’origine de ces populations Archaïques qui migrèrent d’Amérique du Sud jusqu’aux Antilles. Le plus vieux site Archaïque des Antilles, indique clairement que le sud Ouest de Trinité fut l’un des premiers “stops” migratoires pour les populations Archaïques se dirigeant vers le Nord et qui ont éventuellement colonisés par la suite plusieurs îles dans l’archipel des Caraïbes.


Environnement Physique de Banwari Trace.
Le dépôt de Banwari Trace se trouve sur le bord Sud du lagon Oropuche, au Sud Ouest de Trinité, à l’Ouest de la rivière Coora. Le site occupe le haut d’une colline, jadis couverte d’une forêt d’arbres à feuilles caduques, qui surplombe les marécages. Rouse (1992) classifie tous les sites Archaïques dans les basses Antilles et Porto Rico, (y compris Banwari trace) comme faisant parti des séries Ortoiroid, qui tiennent leur nom du site Ortoire à Trinidad (Keegan 1994). Harris, qui a creusé une section de 2 x 2-m (Fouille A) et une section adjacente de 2 x 1-m (fouille B), à mis à jour Banwari Trace en 1969/1970 puis 1971 respectivement. Le changement observé dans les habitudes de collecte de coquilles du peuple de Banwari Trace reflète une altération du milieu naturel, qui prit part dans la zone du lagon d’Oropuche durant la formation d’un dépotoir. On peut supposer que les Amérindiens ramassèrent la majorité des crustacés déposés dans les alentours du site. Si c’est le cas, les préférences d’habitat des espèces dominantes de crustacés à Banwari Trace suggèrent le changement du lagon Oropuche d’eau douce ou légèrement saumâtre à un manglier marin il y a environ 6200/6100 ans.


Les découvertes matérielles sur Banwari Trace.
Les découvertes matérielles sur le site de Banwari trace montrent un assemblage culturel fortement distinctif, se composant typiquement d’objets faits de pierres et d’os. Les objets associés à la chasse et la pêche incluent des pointes de projectiles en os, qui furent très probablement employés comme pointes de flèches et lances, dents biseautées de sanglier d'Amérique utilisées comme hameçons, et des crochets en os a deux pointes qui ont été prévus pour être attachés au milieu de lignes de pêche. Une variété d'outils en pierre étaient fabriqués pour le traitement des nourritures végétales, y compris les pilons coniques émoussés ou pointus, ainsi que de grandes pierres de meulage. Les aliments végétaux utilisés sur l’emplacement de Banwari sont inconnus, mais ils ont pu avoir inclus des racines et des graines comestibles (Boomert 2000). Le dépotoir a également rapporté une grande variété de petits segments irréguliers construits a partir de quartz, silex et autres matériaux de roche écaillés par percussion. Ils incluent des racleurs, coupeurs, burins, petits couteaux, lames et perforateurs qui furent probablement utilisés pour, par exemple, le découpage de la viande, écaillage des poissons, ouverture des coquilles, tannage des peaux, la confection de pointes de flèches, et le traitement de fibres végétales pour la fabrication de paniers.

L’homme de Banwari– Le plus vieux résident de Trinité.
En Novembre 1969, la société historique de Trinité et Tobago à découvert les restes d'un squelette humain à Banwari Trace. Couché sur son flanc gauche, dans une position “accroupi” typique d’Amérindiens, le long d'un axe nord-ouest (Harris 1978), l'homme de Banwari (comme il est maintenant ordinairement appelé) a été trouvé à 20 cm au dessous de la surface du sol. Seulement deux objets furent associés à l'enterrement, un galet circulaire près du crâne et une pointe d’aiguille près de la hanche. L'homme de Banwari était apparemment enterré dans un dépotoir de coquilles et par la suite couvert par des détritus de coquilles. Basé sur son endroit stratigraphique dans les dépôts archéologiques du site, l'enterrement peut être daté de la période peu avant la fin de l’occupation, approximativement 3.400 avant JC. Acclamé comme le résidant le plus âgé de Trinité (Harris 1978), l'homme de Banwari est une icône importante de l'antiquité de Trinité.


 

     

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